jeudi 31 mars 2011

Mini muffins à la mandarine inspiration Dukan

Comme beaucoup, j'ai essayé le régime Dukan pendant quelques mois et ça a marché. Bon, côté gustatif, je ne peux pas dire que ses recettes me donnent l'eau à la bouche, mais le résultat est là et, en passant quelques accords avec le diable de temps à autre, on s'en sort assez bien. Mais je suis bien contente d'avoir terminé et de revenir à une cuisine plus variée... Je vous avais promis ici de tester mon huile d'olive à la mandarine achetée chez Première Pression Provence, c'est chose faite. Pour ce faire, j'ai utilisé une recette Dukan que j'ai réalisée si souvent que je la connais par coeur. Et le succès à la maison a été unanime: même Fifille, qui est une farouche adversaire des ingrédients chers à Dukan (particulièrement le son), a admis que c'était "pas mauvais"...
File:Citrus unshiu 20101127 d.jpg
Mandarinier

Voilà donc comment j'ai récemment "arrangé" la recette que ce cher Monsieur Dukan baptisait somptueusement "muffin". D'accord, avec ce qu'il y a dedans maintenant, ce n'est plus tout à fait aussi diététique mais en tout cas, je peux vous promettre que c'est bien meilleur que l'original !


Nature morte à la mandarine - artiste inconnu...
Bien, comme je doute de trouver des oeuvres d'art sur Dukan, parlons un peu de la mandarine. Dois-je vous dire que je suis plutôt mal, dans cette histoire ? Parce que, de mandarine, je n'ai pas vu la moindre queue dans la peinture classique ! J'ai trouvé des articles sur la façon de faire de l'art avec de la peau de mandarine (pas top, je vous assure !), comment cuisiner la mandarine, comment la réduire en huile essentielle... mais pas un mot sur un artiste ancien l'ayant prise pour modèle. Quelques jolies petites choses mais sans auteur atitré... Quelle tristesse ! La mandarine, mal aimée de l'art ? Il faut dire à ma décharge que ce joli petit agrume originaire d'Asie n'est connu que depuis le XIXème siècle en Europe... Il tient son nom de la couleur de sa peau qui rappelait celle de la robe de soie des mandarins qui la recevaient en cadeau. Symbole d'abondance, de chance et de santé, les mandarines étaient traditionnellement offertes à l'occasion du Nouvel An Chinois. Ouf, au moins, j'aurai pu vous trouver quelques anecdotes historiques !


Encore un artiste inconnu...
Dommage pour lui

Maintenant, passons à la recette des muffins à l'huile de mandarine (ceci étant, vous pouvez les faire sous forme de petits cakes, ça devrait être bien aussi). C'est bien parfumé, moelleux et super rapide à faire :

Pour vos courses (environ 9 muffins) :
4 oeufs
2 cuillers à soupe de sucre roux (5 si vous ne mettez pas d'édulcorant)
5 cuillers à soupe de son d'avoine
3 cuillers à soupe de son de blé
2 cuillers à soupe de maïzena
1 sachet de levure
1 yaourt nature
1 cuiller à soupe d'huile d'olive à la mandarine Première Pression Provence
1/2 cuiller à café d'édulcorant de cuisson liquide (le mieux c'est de goûter)

Préchauffez votre four à 180°C.

Battez vos oeufs en omelette avec le sucre. Ajoutez les ingrédients dans l'ordre indiqué sur la liste des courses, en mélangeant bien entre chaque. Si vous ne voulez pas mettre d'édulcorant, vous pouvez le remplacer par 3 cuillers supplémentaires de sucre. Pour information, j'utilise des cuillers-mesures, qui sont en général un peu plus grandes que les véritables cuillers à soupe/café de table...

Versez votre mélange dans des moules en silicone préalablement passés à l'eau froide (ça se décolle encore mieux !) et mettez au four 15 mn puis, en fonction de la coloration, couvrez d'un papier alu et laissez encore 5 à 10 minutes. Démoulez chaud et laissez refroidir avant de déguster. Moi, j'adore avec un yaourt crémeux à la vanille type Fjord...


Mandarine Chinoise
Avec les compliments des Arts d'Alexe
Mandarinement vôtre...


A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !



lundi 28 mars 2011

Bernard Morinay, peintre de la Bretagne

Quand on va se promener à Pont-Aven ou à Quimper, on ne peut rater les dizaines d'expos d'art. Il y en a pour tous les budgets, pour tous les goûts, du meilleur comme (malheureusement très souvent) du pire. C'est au détour d'une rue de Pont-Aven que j'ai pourtant découvert il y a quelques années un artiste peintre que j'ai particulièrement apprécié, Bernard Morinay. Vous trouverez ici son site, très bien fait, avec ses dernières oeuvres. Après avoir peint la Bretagne, ses ports et ses paysages, Morinay s'est attaqué à d'autres régions plus éloignées auxquelles sa palette pleine de couleurs ne peut que faire honneur.

Lorsque je me suis lancée dans l'acrylique, Morinay a été l'une de mes premières sources d'inspiration. Je m'étais acheté un super calendrier avec certains de ses tableaux et je l'ai utilisé pour m'entraîner. Résultat : deux tableaux sympas dont l'un est parti chez mon petit frère et le second me tient compagnie au bureau. Ce dernier, je le garde sous le coude pour un prochain message. Mais pour le premier, c'est tout naturellement vers la typique maison bretonne avec ses hortensias en fleurs et sa lande sèche que je me suis orientée. Toujours dans les tons bleus, avec un peu de relief (ça c'était vraiment appréciable après mes années d'aquarelle !). Le granit, l'eau et le ciel (bleu, ben oui !!!). Quant à mon marin, on devine la démarche chaloupée particulière aux hommes de la mer. Un peu naïf et très charmant...


D'après Bernard Morinay - Acrylique Les Arts d'Alexe

J'aime bien l'ambiance, la lumière. Dommage, il m'a été impossible de retrouver l'original sur internet ! Pour vous faire rêver un peu plus longtemps, je vous offre néanmoins une vidéo du peintre découverte sur son site et je vous laisse apprécier le talent... et les paysages !




A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !

vendredi 25 mars 2011

Alexe au pays de Sissi

Tiens, je me suis dit ce soir, et si je vous postais un nouveau petit dessin à l'encre ? Ca fait un moment (surtout pour ceux qui se sont refusé le plaisir de lire mes messages sur la corrida, avec les dessins qui allaient avec...) ! Alors j'ai trié la tonne de photos que j'ai faites de mes oeuvres pour les mettre sur ce blog et je me suis arrêtée sur ce charmant musicien. Après tout, on a déjà fait dans la cornemuse si vous vous souvenez bien, alors pourquoi pas l'accordéon ? Mais pas n'importe quel joueur, si vous permettez : pour la cornemuse, j'étais allée le chercher en Ecosse (via Luzarches...) alors, mon accordéoniste ne sera pas banal non plus : celui vient tout droit du pays de Sissi l'impératrice, l'Autriche.


Joueur d'accordéon en Autriche

Je vous ai déjà parlé de mes vacances en Allemagne dans ce message. Voyez, je vous avais réservé cette petite surprise pour aujourd'hui : nous avons AUSSI passé un été en Autriche, dans la magnifique région des lacs, sur le Wolfgangsee. Ah oui, il faut vous dire que dans cette partie de l'Autriche située près de Salzbourg, on mange du Mozart à toutes les sauces, du chocolat au verre à dent, en passant par le nom du lac, du village, du restaurant, voire du chien ! Ca n'empêche, amoureux ou pas de musique classique, c'est une région magique. Un endroit stupéfiant, où le temps semble s'être arrêté, où les prés sont d'un vert sorti tout droit d'un tube de couleur, où les habitants se promènent en costume traditionnel et où on boit du schnapps devant les kiosques à musique face au lac en écoutant les succès de l'opérette L'auberge du Cheval Blanc...




Quand je vous disais... surprenant ! Et voici une photo d'une soirée de danses et musiques traditionnelles (je crois que c'est une danse de bucherons) :

Danse traditionnelle autrichienne
Photo Les Arts d'Alexe

Les coutumes sont délicieuses et les gens véritablement accueillants. Nous avons passé trois semaines à nous promener dans des paysages qui faisaient penser à La Mélodie du Bonheur ou à Sissi. Un temps superbe, des villages adorables et fleuris, une région qui a su garder ses traditions et offrir un tourisme nature de grande qualité. Bref, je ne saurais vous dire mieux que d'y aller ! En plus, on trouve des locations estivales à des prix bien plus intéressants qu'en France, pour des appartements impeccables avec tout le confort (voire plus : vélos gratuits, boissons en libre service, livres et dvd à disposition, etc.). Il suffit de chercher sur internet. Les villages les plus charmants sont Saint-Wolfgang (quand je vous disais :o)...) Hallstadt, Strobl, et vous en trouverez plein d'autres si vous cherchez !



Lac de montagne dans la région de Salzbourg
Photo Les Arts d'Alexe

Evidemment, dans un pays de montagne comme celui-ci, les balades nature vont de soi. Alors, bâton de marche en main, nous avons fait des découvertes amusantes, déjeuné dans des auberges en pleins pâturages qui ressemblaient à des maisons de poupées (avec des toilettes un peu spéciales dont Fifille garde un souvenir émouvant !)...

Auberge de montagne - Nous avons choisi les plats au hasard...
et sommes tombés sur des desserts (!)... super-bons !
Photo Les Arts d'Alexe
 
... suivi des sentiers qui passaient à travers champs avec des rencontres originales (taureaux, vaches, moutons... et volailles en tous genres)...


Coq... autrichien - Photo Les Arts d'Alexe

... observé des truites grosses comme des baleines (au moins !... du moins si j'en crois mon sudiste de Cher et Tendre)... et pris de gros coups de soleil ! Mais ça valait la peine...

Chasse aux vaches avec Fifille - Photo Les Arts d'Alexe

En fait, vous raconter tout ça, ça me donne bien envie d'y retourner !

A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !


mardi 22 mars 2011

Oscar Wilde hors des sentiers battus

Me revoici à vous parler livres. Et cette fois, il ne s'agira ni de policier, ni de vampires, promis : je vous propose un petit voyage dans le passé. "Classique", vous avez dit ? Oui, tout à fait. S'il y a peu de chance pour que j'écrive un jour un commentaire sur Chateaubriand ou sur La Princesse de Clèves (j'avoue, à ma grande honte, que le livre m'est tombé des mains...), j'ai un gros faible pour les classiques du XIXème siècle anglais. Et parmi eux, Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde... l'Irlandais (vous noterez au passage que ses parents y sont allés un peu fort avec les prénoms à sa naissance: l'enthousiasme sans doute !). Wilde, le Dandy avec un D majuscule. L'auteur de neuf pièces de théâtre, d'un nombre important d'essais, de contes, de nouvelles, de poésies, mais d'un seul roman qui le rendra immortel. L'homme qui en quelques années est devenu la coqueluche de la haute société londonienne avant d'en être exclu sans rémission.

Oscar Wilde
Portrait d'Oscar Wilde

J'ai relu récemment ses oeuvres complètes aux éditions de La Pléiade et m'en suis délectée. Un vrai bonheur, même en comptant la perte subie par la traduction. Ses pièces de théâtre restent certainement parmi les plus jouées encore dans le monde et ont fait l'objet de plusieurs films. Pour ceux qui les apprécient, je recommande fortement le DVD L'importance d'être constant (l'avantage, c'est qu'on peut aussi profiter de la version anglaise...) avec Ruppert Everett et Colin Firth.



Mais le sujet de ce message n'est pas cette pièce (magnifique) ni même l'oeuvre théâtrale et romanesque d'Oscar Wilde. Après tout, Le Portrait de Dorian Gray est devenu un tel succès littéraire - et aujourd'hui cinématographique - qu'il ne me semble pas indispensable d'y ajouter mes commentaires enthousiastes. Donc, disais-je, je vais vous parler de textes moins connus aujourd'hui mais qui m'ont touchée et m'ont fait découvrir une autre facette d'un personnage complexe et passionnant : ses essais, son dernier poème et la lettre qu'il a écrite de prison, De Profundis. Vaste programme, mais - pas d'inquiétude ! - je vais faire court pour ne pas vous ennuyer et vous convaincre que le mieux, c'est finalement de lire ces oeuvres. 


Aphorismes
Faites vous plaisir avec
quelques bons mots choisis
puis passez au reste de ma prose !

D'abord ses essais. Il en a écrit un certain nombre, dont les plus intéressants portent sur sa vision de l'art, sur l'esthétisme qu'il sépare du moral, particulièrement en littérature : un livre est beau ou pas, bien écrit ou pas, qu'il soit moral ou non. Son Portrait de Dorian Gray, qui avait été attaqué sur le plan littéraire en se fondant sur sa moralité, est devenu le symbole de ce que représente l'art et la beauté pour Oscar Wilde. Il développe sa vision moderne de l'art dans ses Essais de littérature et d'esthétique qui paraîtront entre 1886 et 1890. Mais on retrouve également ses idées, et plus particulièrement son refus du réalisme dans l'art dans l'essai que j'ai préféré (qui se trouve dans un recueil d'essais intitulé Les Intentions) qui s'appelle Le déclin du mensonge. Selon lui, l'art ne doit en aucun cas être le reflet de la réalité mais au contraire présenter une création, un magnifique mensonge, si beau qu'il en devient plus puissant que la réalité. La subjectivité, la créativité sont des éléments indissociables de la création artistique, à laquelle il rattache également la critique artistique (pour lui, la critique est une oeuvre d'art en tant que telle, donc ni objective, ni impartiale, ni même rationnelle, qui ne cherche pas à "expliquer" une autre oeuvre mais qui existe en soi)... Si vous avez lu mon article sur les expos de Beaubourg, vous verrez que je ne lui donne pas tort ;o) !

Intentions
Le déclin du mensonge, La critique est un art,
Plume, pinceau, poison et La vérité des masques

Le De Profundis (ainsi que le poème magnifique intitulé La Ballade de la geôle de Reading) sont tout autre chose. D'abord parce qu'ils sont intimement liés au vécu personnel de Wilde. Ensuite parce qu'ils ont été écrits dans des circonstances dramatiques et que l'écriture s'en ressent. Et enfin, parce qu'ils prônent facialement exactement l'inverse de cet éloge de l'esthétisme au détriment du profond. De Profundis et La Ballade, c'est le contraire de la superficialité si chère aux personnages de ses pièces de théâtre (mais pas tant à son auteur me semble-t-il). Le poème doit être lu en version originale, pour son rythme entêtant, presque angoissant. Il a été écrit après la sortie de prison de Wilde, sous son numéro de détenu, et a connu un succès considérable en Angleterre. C'est la dernière oeuvre qu'il ait produite. Elle décrit les derniers moments d'un condamné à mort. Chair de poule assurée.
De Profundis, quant à lui, est une longue (très longue... ) lettre, un peu brouillonne mais très touchante, écrite en prison, après quatorze mois de travaux forcés, et adressée à l'homme responsable de son internement, Alfred Douglas. Une lettre au vitriol qui dresse un bilan terrible de la relation des deux amants mais qui revient aussi longuement sur ses idées sur l'art, l'écriture, la religion, l'amitié. Une lettre d'amour aussi, aussi étrange que cela puisse paraître. Où l'on voit les faiblesses d'un homme orgueilleux qui se prenait parfois trop au sérieux mais qui souffrait dans son corps et dans son coeur. Un témoignage également de la vie en prison qui fait frémir.

Fichier:Homosexualitywilde.jpg
Oscar Wilde et Alfred Douglas

Je crains de mêtre encore laissée emporter par l'enthousiasme... Mais que voulez-vous, comme le dit si bien Wilde,  "je résiste à tout, sauf à la tentation"... et là, la tentation de vous en écrire une tartine était trop forte ! Désolée. J'espère au moins avoir été intéressante et vous avoir donné envie de lire autre chose d'Oscar Wilde que Le Fantôme de Canterville ou L'éventail de Lady Windermere (même si je les adore !). Si vous cherchez sur internet, vous trouverez à télécharger gratuitement les oeuvres d'Oscar Wilde sur Gutenberg, donc vous n'avez plus d'excuses. Et si vous allez voir, c'est que j'aurai réussi !!!

Pour ceux d'entre vous qui seraient intéressés par la vie étonnante de l'auteur, voici un site en français avec de nombreuses photos intéressantes, dont celle de la statue en pierres de couleurs représentant un Oscar Wilde ambivalent, souriant d'un côté et triste de l'autre, dans Merrion Square à Dublin. Une oeuvre superbe et d'une originalité aussi paradoxale que l'homme qu'elle représente.


Statue of Oscar Wilde in Dublin's Archbishop Ryan Park
Oscar Wilde dans Merrion Square - Dublin
Statue de Danny Osborne (néphrite verte du Yukon, thulite rose de Norvège
jade blanche(qui va remplacer la porcelaine) et marbre sur granit)
 Je vous laisse au plaisir de la lecture.

A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !

samedi 19 mars 2011

De l'huile dans Les Arts d'Alexe

Mais pas dans la peinture ! Je vais vous confier une de mes bonnes adresses, de celles qu'on repasse à ceux qu'on aime bien, ceux à qui on veut faire plaisir, quoi ! C'est l'adresse d'une boutique très sympa spécialisée dans les produits à base d'huile d'olive. Non, je ne vais pas vous bassiner avec les grandes enseignes style Olivier & Co. Moi, le nom de ma boutique, c'est Première Pression Provence, parce que leurs huiles ont la particularité d'être toutes françaises. Pas banal, non ? Quand vous saurez en plus qu'elles sont produites par de petits oléiculteurs provençaux respectueux de l'environnement, vous comprendrez qu'il faut leur faire de la pub ! 

Ca fait bien longtemps qu'à la maison, on cuisine à l'huile d'olive (presque tout, sauf parfois un peu de beurre salé parce qu'on ne renie pas ses origines à ce point, tout de même !). C'est bon pour la santé, c'est bon pour les papilles et Cher et Tendre, avec ses origines de l'autre côté des Pyrennées, m'a réformée sur ce point. Bon, donc huile d'olive mais pas n'importe quoi ! Pour la cuisson, c'est Puget parce que le prix et la qualité sont corrects. Mais quand on veut se faire plaisir, pour les petites salades, simplement sur un bout de pain frais ou pour la vraie cuisine, rien ne vaut une bonne huile. Et là, messieurs-mesdames, c'est pas si simple ! En Espagne, certaines huiles andalouses sont extraordinaires, mais ici tout de suite, j'ai décidé de jouer le patriotisme et l'exotisme : huile française, donc pas de grosse production, du bio et du bon. Voilà ce que je vous propose avec cette adresse.
J'ai connu Première Pression Provence sur un salon où ils essayaient de se faire connaître grâce à des coffrets originaux. J'ai ensuite rencontré l'un de leurs producteurs dans leur boutique de la Bastille (pas la porte à côté par rapport à la maison, mais pour une gourmande comme moi...). C'est là que j'ai eu droit à une dégustation de leurs produits qui m'a convaincue. Originalité, terroir, passion : tout ce qu'on demande !

Image de Michel Robert: Les PerpetusImage de Verseur pour bidon
Côté huiles, vous choisissez ce que vous préférez parmi les récoltes de fruits vert, mûr ou noir et parmi les récoltants. Perso, j'ai un faible pour les fruits noirs, plus parfumés et plus sucrés. Avec un morceau de fromage, c'est à tomber ! Mais les fruits verts, avec leur côté un peu herbeux, doivent se marier à merveille avec les pâtes ou les salades. Quant aux fruits mûrs, fruités, ils se conjuguent avec les légumes et tout le reste sans souci. Ce que j'ai trouvé sympa également, c'est le choix d'huiles parfumées (qui, exception à la règle, viennent d'Italie !) au basilic, au citron, au piment, à la truffe (celle-là, elle est française) et... à la mandarine. Je vous promets de vous trouver une recette avec cette dernière... En tout cas, pour les autres, pas de mystère, elles seront idéales pour les salades (même de fruits !), les pizzas ou les marinades. Quant à celle à la truffe, imaginez ce que ça pourrait donner avec une salade de pommes de terre ou des oeufs brouillés... Mais je m'égare :o) ! Les bidons sont proposés en plusieurs tailles (100ml, 250ml, voire plus grands) avec un bec verseur hyper-pratique qui s'adapte dessus pour éviter d'en mettre partout... Bonne idée !

OLIVES VERTES CASSÉES DE LA VALLÉE DES BAUX

                                                     

Je vous ai gardé le meilleur pour la fin. Parce-que Première Pression Provence ne propose pas QUE des huiles. Ils ont aussi un super choix de produits sucrés et salés absolument indispensables à votre culture culinaire personnelle, pêle-mêle les petits pots d'olive verte aux éclats d'amande ou au fenouil, le chutney olive orange ou olive figue (avec un foie gras, vous aurez fini le pot sans même vous en rendre compte !) et les classiques mais non moins succulentes olives en chocolat. Les pâtes de fruits aux olives et clémentines corses sont certainement excellentes également mais je ne les ai pas goûtées. Peut-être une prochaine fois ?...

Bon, vous trouverez aussi les grands classiques de tapenade, pulpes d'olives et des coffrets cadeaux plutôt chouettes. Et même du savon et des torchons !!!

Au niveau des prix, les petits pots de 90g sont aux environ de 5€, les 200g de pâtes de fruits et les 280g d'olives en chocolat plutôt dans les 10€; quant aux huiles, il faudra compter à peu près 8€ pour les bidons de 250ml. D'accord, c'est pas donné, mais c'est bon !

Ils ont plusieurs adresses sur Paris (bah oui, désolée pour les provinciaux...) :
  • 3 rue Antoine Vollon - 75012 Paris - M° Ledru-Rollin (fermé entre 14h30 et 15h30 ainsi que les mercredi et jeudi matin)
  • 9 rue des Martyrs - 75009 Paris - M° Notre-Dame de Lorette (fermé le lundi mais ouvert le dimanche matin)
  • 35 rue Charlot - 75003 Paris - M° Fille du Calvaire (fermé le lundi, ouvert le dimanche matin)
Les horaires sont un peu particuliers alors je vous recommande fortement de les vérifier sur leur site, voire d'y passer votre commande. Vous trouverez en outre plein d'infos et même des recettes de cuisine !

J'allais oublier cette info intéressante pour les vacancier(e)s et provinciaux du sud : Première Pression à Froid a créé un écomusée de l'olivier qui se trouve à Les Fours à Chaux, ancienne route de Forcalquier, 04130 Volx (tél. pour vous assurer que c'est ouvert, vu que c'est au milieu de nulle part : 04 92 72 66 91)...

Je crois que je vous ai tout dit. Alors, mettez de l'huile d'olive dans votre vie et cuisinez votre art à vous !

A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !



mercredi 16 mars 2011

C'est l'année du lapin

                                                       

Chez les Chinois, d'accord, mais à la maison aussi, on adore le lapin ! En dessin, vous avez déjà vu ce que ça donnait, le but du jour est de vous montrer qu'en cuisine, ce n'est pas mal non plus...

Selon l'astrologie chinoise, l'année du lapin devrait être tranquille, du genre à se reposer au coin du feu ou à donner des petites fêtes pépères en attendant l'année prochaine qui semble promettre du mouvement. Donc, puisqu'on est au coin du feu, on va se faire sauter le lapinou dans les règles, histoire de s'organise la petite fête en question !

                                                                          
     
Mais pour maintenir ma toute nouvelle tradition, je vais commencer par vous faire saliver en vous parlant de cuniculture. Ca vous en bouche un coin, pas vrai ? Savez vous -entre autres- que lapin se dit "konikl" en breton ? Ca manquait à votre culture, hein ? Mais restons sérieux. La "cuniculture" (autrement dit l'élevage du lapin), plusieurs sites lui sont même dédiés (on trouve vraiment de tout sur internet !!!)... Mais au lieu d'élevage, pourquoi pas "culture" du lapin ? Bref, j'ai le plaisir de vous annoncer que le lapin a été représenté en art depuis des lustres - au moins aussi longtemps que la citrouille, mais ceci est une autre histoire ! On le trouve déjà dans le livre de chasse de Gaston Phébus au XIVème siècle.

Livre de chasse de Gaston III, comte de Foix (1331 - 1391)


Mais personnellement, j'ai un petit faible pour le lapin (heu en fait c'est le "lièvre") de Dürer et le charmant tableau de famille qu'offre la Madone au lapin de Titien (excusez du peu...).

Le lièvre d'Albrecht Dürer (1502)

 
Madone au lapin - Le Titien (1490 - 1576)

 















Vous êtes convaincu(e)? Mon problème, maintenant, c'est qu'après vous avoir montré tous ces petits lapins adorables, ça va être dur de vous décider à en passer un à la casserole ! Heureusement, on vous demande juste de le récupérer déjà tout découpé chez votre volailler (ou au supermarket du coin où vous habitez) parce que sinon, je suis sûre que vous passeriez directement au message suivant... et vous auriez drôlement tort parce que cette recette, je vous jure, elle est vraiment bonne !

Bon, assez discuté ! Voici donc la recette du lapin à la moutarde (à servir seul, avec du riz ou des pâtes fraiches) :

Pour vos courses (4 personnes):
du lapin (ben oui !!!) : 4 beaux râbles, ça devrait aller
1 1/2 verre de vin blanc sec
1 grosse cuiller de moutarde de Dijon (celle qui monte au nez)
2 belles carottes bio (le lapin aime ça)
1 courgette bio (là c'est moi qui aime !)
1 cuiller à soupe de sucre roux en poudre
épices Ducros "saveur italienne" (pas sûre du nom mais en tout cas il y a Italie dedans !) à base de tomates séchées et d'origan
1 cuiller à soupe de maïzena
quelques brins de persil ou mieux, d'origan, pour faire joli



Râble de lapin à la moutarde et aux petits légumes

Commencez par faire revenir le lapin dans une sauteuse avec un peu d'huile d'olive. Il faut qu'il soit bien doré de partout.

Coupez vos carottes en petits tronçons et ajoutez-les dans la sauteuse (le lapin adore les carottes, c'est bien connu !). Laissez encore quelques minutes puis versez le vin blanc. Délayez la moutarde dans le sauce au vin. Saupoudrez généreusement d'épices italiennes Ducros. Complétez avec un peu d'eau jusqu'à recouvrir les carottes et laissez cuire à feu doux 30 minutes.

Lavez et coupez la courgette en gros tronçons. Ajoutez le sucre roux à votre sauce (mettez la moitié, goûtez et ajoutez le reste + du sel si nécessaire mais le vin blanc généralement donne une impression de salé), installez vos courgettes avec les carottes et c'est reparti pour 30 minutes de cuisson, toujours à feu doux.

Mettez la maïzena dans un verre d'eau froide. Touillez et versez le tout dans la sauce pour épaissir.

Servez bien chaud avec du riz, des pâtes ou une purée maison.



Le lapin vous salue bien
Aquarelle et encre Les Arts d'Alexe

                                                  

A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !

dimanche 13 mars 2011

Tout le savoir-faire des maîtres verriers sur une île minuscule

Il n'y a pas longtemps, je vous ai parlé de Jean-Michel Othoniel et de son expo à Beaubourg de boules en verre fabriquées à Murano. Et si je me souviens, je vous avais aussi promis de vous reparler de Venise lors de mon message sur les couchers de soleil. Donc voilà : je m'y remets. Et je vais vous parler des merveilles que fabriquent les verriers de Murano.


Vase en verre de Murano - Photo Les Arts d'Alexe


On peut difficilement passer à Venise sans aller faire un tour sur les îles de Murano et de Burano. Et c'est la cata pour le porte-monnaie, vu qu'on voudrait pouvoir tout acheter. D'accord (heureusement !), pas facile de placer le lustre de deux mètre de haut tout en verre soufflé dans notre appart' de 70m2 mais ceci mis à part, le joli vase ferait un effet du tonnerre sur la table du salon et la petite sculpture... Enfin bref, c'est trop dur ! Solution : partir sans la carte bleue ou garder les mains dans les poches. A moins que... tournez juste l'étiquette de façon à mettre le prix en évidence, et ça vous refroidira déjà un brin. Murano, c'est beau. Et ce qui est beau est... cher (vous avez gagné !). Du coup, on peut considérer l'île comme une gigantesque exposition et ça rend la vie plus facile (et Cher et Tendre plus relax !). D'autant que les verriers ont non seulement un grand talent mais aussi beaucoup d'imagination. A Murano, on trouve de tout en verre, y compris les objets les plus improbables, comme une collection de chemises:


Chemises en verre de Murano - Photo Les Arts d'Alexe

Mais Murano, c'est aussi une petite île superbe, avec ses canaux et ses églises, ses ateliers vivants, ses couleurs typiques. Une fois passée la fringale de la première heure, pendant laquelle on passe de magasin en magasin, on se laisse bercer par le rythme de la ville, par les lumières et les reflets. On se perd dans les ruelles et on absorbe l'atmosphère à la fois industrieuse et intemporelle des lieux. Un moment de magie. 


"Rue" de Murano - Photo Les Arts d'Alexe



Retour nocturne sur la lagune - Photo Les Arts d'Alexe


Bon, juste pour le plaisir, vous voulez le voir, mon lustre ? Sublime, non ?... un peu kitsh sans doute, mais sublime !

Lustre en verre de Murano - Photo Les Arts d'Alexe

A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !


vendredi 11 mars 2011

Vieilles pierres

L'arrière-pays breton, c'est presque aussi joli que le bord de mer. Et dans des villes comme Locronan, on découvre de vieilles maisons magnifiques et des artisans qui font rêver. Ah, si seulement il n'y avait pas tant de touristes, ce serait le rêve ! Alors surtout, dites-vous (et faites passe le mot...) qu'il fait vraiment TOUJOURS très moche en Bretagne. D'ailleurs, c'est bien connu : Brest est le pot de chambre de la France et tous les micro-climats dont on a pu vous parler sont aussi inexistants que les légendes de l'Ankou ou de Merlin l'Enchanteur ! Compris ? Avec un peu de chance, nos plages redeviendront tranquilles (n'oubliez pas : l'océan est glacial et vos doigts de pied se congèlent rien qu'en glissant hors des bottes en caoutchouc !), les petites villes n'auront plus besoin d'agrandir les parkings et la Pointe du Raz redeviendra fréquentable... Enfin, ne rêvons pas : depuis que les sudistes ont découvert qu'il existait un monde hors la Côté l'Azur, c'est l'invasion. Avant, on devait faire avec les Allemands, des gens civilisés, polis et tout et tout, quelques Anglais venaient se perdre avec leur camping car conduite à droite ; aujourd'hui, ils viennent de partout, même de Paris et de Nice !!!

Village breton - Aquarelle et encre Les Arts d'Alexe


Le charme des vieilles pierres fait recette. Les maisons secondaires fleurissent et les gites fleuris poussent comme les chardons au bord des chemins. Heureusement, les nouveaux propriétaires savent généralement sauvegarder le patrimoine et les restaurations des anciennes maisons sont assez souvent réussies, mettant en valeur les pierres en granit des murs et les toits d'ardoise en accord avec le ciel breton (si, si !).

Et puis, sur le bord de mer, on continue à trouver les pentis, ces maisons de pêcheurs toutes simples, toutes blanches avec leurs fenêtres et leur porte d'entrée surmontées d'une large pierre en granit. Leurs volets aux couleurs criardes (bleu canard, vert, parfois rouge) racontent une histoire, celle des marins qui utilisaient les restes des pots de peinture de leur bateau pour rafraîchir la maison. Dans les maisons des vieilles personnes, on retrouve encore ces couleurs parfois sur les murs des cloisons... Malheureusement (ou pas si vous avez une préférence pour la sobriété), cette coutume s'est perdue et l'on voit de plus en plus de volets aux couleurs consensuelles...


Maison de pêcheur et calvaire - Aquarelle et encre Les Arts d'Alexe
 
Allez, soyons honnête : il fait parfois beau en Bretagne, et le blanc des maisons fleuries d'hortensias bleus et roses offre un charmant tableau. Même si ça attire les touristes autant que les grandes plages de sable fin...

A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !

mercredi 9 mars 2011

Expos Mondrian, Morellet et Othoniel à Beaubourg

Je vais peut-être descendre dans votre estime, mais je dois vous avouer que je ne suis pas du tout adepte de l'art "moderne". Pourtant, je vous jure que j'essaie de me soigner ! Au point de faire la queue pour aller voir certaines expos alors que je sais presque par avance que je ne vais pas accrocher... "C'est du masochisme", que vous allez me dire ! Ben oui, peut-être un peu... Toujours est-il que j'ai une très nette préférence pour Ingres si je le compare à Klein. Et même Picasso période cubiste a du mal à passer, alors que j'ai quand même vu les musées qui lui sont dédiés à Paris, Malaga, Séville, Barcelone et Madrid... Quand je vous dis que j'essaie ! Alors bien sûr, il y a des exceptions : j'adore Miro et Dali, j'ai un petit faible pour Kandinsky et - allez savoir pourquoi et comment - certaines oeuvres parmi les artistes "modernes" me parlent plus que d'autres. Les goûts et les couleurs, hein... !

Bien, tout ce petit laïus pour vous expliquer que ce samedi, je me suis décidée (et j'ai même décidé Cher et Tendre, ce qui tient de l'exploit quand on sait qu'il déteste les foules supérieures à 10 personnes !) à faire un tour à Beaubourg pour voir l'expo Mondrian. Mondrian, vous savez ? Les carrés de couleurs entourés de lignes noires... Le style Rubiks Cub... Oui, c'est gagné !

 
Et ça, c'est parmi ce qu'il a fait de mieux, je vous jure ! C'est ça : pas vraiment mon genre, mais j'ai toujours espoir, que voulez-vous ! Je me dis qu'avant d'en arriver là, l'artiste a bien dû parcourir un cheminement intellectuel et artistique, suivre une émotion, une idée... QUELQUE CHOSE, quoi ! Bref, je voudrais comprendre. Sauf que... Rien... Côté émotion, néant puissance 1000 (attention, je n'engage que moi, inutile d'envoyer un virus sur ce blog!!!).

Comme je ne veux pas écrire un message juste pour critiquer, je vais laisser parler Mondrian et le directeur du Musée (pour ceux qui aiment et qui s'intéressent, au moins ils auront l'envers de la médaille ! Mais qu'ils prennent une loupe : les caractères sont un peu petits):

Piet Mondrian - Composition en rouge, bleu et blanc II

"[Mondrian] mène progressivement le cubisme jusqu'au néoplasticisme (la Nouvelle Plastique abstraite), et passe de « la réalité naturelle à la réalité abstraite ». Avec cette analyse et en décomposant la forme, il aboutit à la plastique pure, fondée sur l'établissement de rapports entre des surfaces colorées, selon une logique d'harmonie et d'équilibre. Cette dialectique horizontal/vertical, où les couleurs pures (bleu, rouge, jaune) se juxtaposent aux non-couleurs (noir, blanc, gris) dans une géométrie combinatoire, qui abolit la perspective, permet d'infinies variations. Sur ce principe, Mondrian crée, entre 1912 et 1938, une centaine de peintures, avec lesquelles il met en place sa théologie du néoplasticisme.
« Tout se compose par relation et réciprocité. La couleur n'existe que par l'autre couleur, la dimension par l'autre dimension, il n'y a de position que par opposition à une autre position. » Le tableau est ouvert et apparaît comme un fragment d'un ensemble plus vaste, portant vers un monde de métaphores. L'horizontale évoque la terre, la mer, le principe féminin ; la verticale rappelle l'arbre, le principe masculin, etc. La division de la toile en quadrilatères entre en rapport avec le cadre de l'oeuvre, avec le mur où il se trouve, avec la pièce, avec la cité. Le néoplasticisme est un monde exact qui lie l'ordre pictural à une utopie sociale, spirituelle et poétique."


Waouh ! Tout ça pour ça ! Je reste toujours une peu sèche après ce genre de texte. En tout cas, moi, la mer, je ne l'ai pas vue; quant à "l'utopie poétique", j'ai dû passer à côté du miracle par mégarde... En gros, les transpositions graphiques de fractales me paraissent cent fois plus spirituelles que les labyrinthes de Mondrian. La prose des critiques semble parfois plus artistique (dans le sens créative, "métaphor[ique]et poétique" comme il dit au-dessus)  que ce qu'ils commentent. Quant aux guides qui peuvent passer de (nombreuses) minutes devant une toile à vous parler de la "réverbération" des lignes, de l'"écho" des couleurs et du calcul mathématiques des écartements, je suis béate d'admiration par ce qu'il arrivent à déduire de si peu mais désolée, pas moins sceptique pour autant... Donc déçue.

Heureusement, bol phénoménal, nous avons échappé à la queue à l'entrée du Centre Pompidou (attendez, quand on est sortis, il y avait au moins une heure d'attente !!!). Mais 12€ pour voir des lignes qui se croisent, c'était un peu juste... Alors histoire de rentabiliser, on a décidé de voir les autres expos en cours. Et on a bien fait.

Côté lignes qui se croisent, il y avait un autre zigoto (pardonnez... un autre "artiste"), un certain François Morellet, qui est passé maître dans le domaine de l'art éphémère. Bref, il monte et démonte ses oeuvres dans des endroits particuliers. Et il gagne sa vie avec ça. Rigolez pas, c'est sûrement avec vos sous ! Beaucoup de travail avec des néons, des barres métalliques, de l'interactif (style vous appuyez sur une pédale qui met en route un ventilateur qui souffle sur un tissus imprimé avec la figure de La Joconde qui se met à bouger et se déformer... No comment).


François Morellet -

Bon, au moins, lui, il est honnête: il ne veut faire passer aucun message... et il y arrive assez bien ! Ca fait plus penser fête foraine ou cité des sciences qu'expo d'art. En tout cas, il y a des oeuvres assez amusantes, volontairement ou pas. Exemple : un grand mur avec 5 carrés blancs accrochés qui représentent les têtes des demoiselles d'Avignon selon leur disposition dans le tableau de Picasso... Fallait oser ! Et le clou du spectacle (sans jeu de mot) qui a failli me faire pleurer de rire - je vous jure ! - : une cloison toute blanche avec une feuille cartonnée de 22 x 22 cm au milieu de laquelle a été dessiné un carré noir de 2 centimètres de côté. Au début, j'ai cru que c'était un papier indiquant qu'un tableau était manquant... Ben non, l'oeuvre s'appelle "le trou carré dans le mur" !!! Et le plus drôle, c'est encore le commentaire qui allait avec et qui expliquait que cette oeuvre réalisée sur un mur qui n'était pas blanc mais "l'antithèse du noir" et que,
"modeste dans sa forme, économe dans ses moyens, moins précieuse que les oeuvres de Günter Umberg, moins mystique que celles d’Anish Kapoor, cette installation se révèle d’une très grande efficacité grâce à l’ambiguïté qui s’en dégage et la surprise qu’elle suscite, voire l’insolence qu’elle contient". Qu'est-ce qu'on rigole quand on va voir des expos d'art moderne, non ? Malheureusement, je n'ai pas trouvé sur internet de photo de cette oeuvre grandiose qui soit copiable, mais je vous engage à aller voir, ça vaut son pesant de cacahuètes ! Pour plus d'info, voici le dossier de presse.

Pour finir (eh oui, y en avait une dernière !), nous sommes passés voir l'expo de Jean-Michel Othoniel (celui a fait la sortie de la station de métro Palais Royal avec toutes les bouboules en verre...). Je vous ai dit qu'on voulait rentabiliser ! 

 othoniel_palis_royal.jpg

Là, on se disait, au moins ça va être sympa, ce type qui fait une sortie de métro qui ressemble à une couronne de roi déjanté, il doit avoir la pêche ! Bon, bah c'est encore raté. On ne devrait JAMAIS lire ce qui est censé se passer dans la tête d'un artiste. Parce que ce qui se passe dans la tête de l'artiste, c'est pas forcément ce qu'on croit, ni même ce qu'on voit... Othoniel, son but c'est de
"travailler sur la blessure, blesser le verre : le verre soufflé porte la trace du corps du souffleur, il a été malaxé, trituré, porté par sa main... j'ai donc choisi de d'obliger les verriers à blesser le verre avant de le travailler, ce qui aboutissait à des formes irrégulières, marquées, portant des cicatrices. C'est dans ces cicatrices que je voyais une vraie beauté.."
Comme quoi, le monsieur n'est pas un gros rigolo ! Son univers est plein de "larmes", de "souffre" dans tous les sens du terme (le mot, la matière, toutes les analogies auxquelles vous pouvez penser). Et j'en passe. Bref, même quand on croit voir un monde merveilleux et poétique, ce n'est pas tout à fait comme ça que l'artiste l'interprète forcément. Alors, on a arrêté de lire les explications et on s'est fait plaisir en regardant toutes ces jolies boules de verre colorées formant de gigantesques arabesques magiques, en oubliant qu'elles se nommaient "noeud de Lacan" ou "bateau de larmes"... Et on a salué le travail des verriers de Murano qui ont quand même fait la plus grande partie du boulot ;o) !

Voilà, un résumé de ce qui se passe à Beaubourg en un article et en... 1h30 de visite montre en main ! J'ai venu, j'ai vu et j'ai vaincu... Mais je ne suis pas plus convaincue !

Alors, comme on était dans le coin, et qu'on avait besoin de se remonter le moral après toutes ces larmes et ces prises de têtes, on est passés chez Monsieur Detou... et pas de chance, d'autres étaient venus avant nous et il n'y avait... plus rien !!! Comme quoi, parfois, quand on commence mal l'après-midi, ça ne s'arrange pas obligatoirement.

A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !

dimanche 6 mars 2011

Corrida, et de trois !

J'ai attendu que les esprits s'apaisent avant d'enfoncer le clou ! Donc après mon introduction à la corrida, dans laquelle je vous expliquais comment je suis tombée dedans, puis ma dissertation sur les magnifiques costumes portés par les toreros, voilà quelques mots sur la façon dont se déroule une corrida. Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas une pro, alors on va se contenter de l'essentiel... C'est donc ici que les âmes sensibles sont censées aller voir ailleurs ;o) !

Une corrida se déroule toujours de la même façon. En début de journée, un tirage au sort a déterminé la répartition des taureaux entre les matadors, qui décident ensuite de leur ordre de passage dans l'arène. A l'heure dite (une corrida débute toujours à l'heure !), l'ensemble des participants défile dans l'arène, les 3 matadors devant, puis les peones, les picadors, les employés de l'arène et pour finir l'attelage de mules chargé de sortir les taureaux morts. On appelle cette partie le paseo et on a droit à la musique, en général un paso doble, jouée par l'orchestre.

Ensuite commence la corrida à proprement parler, la lidia. En général, il y a six combats, deux taureaux pour chaque matador. Chaque combat dure 15 minutes et se déroule en trois temps qu'on appelle des tercios.

Le premier tercio - le tercio de pique - commence par une partie magnifique où le matador et les peones jugent de la qualité du taureau en effectuant des passes de capote dont la célèbre veronica (qui se fait à deux mains). Ils l'incitent à donner tout ce qu'il a pour vérifier sa façon de charger, sa bravoure, sa corne maîtresse, etc. Voici une petite vidéo du matador Juan Bautista à la corrida goyesque d'Arles l'an dernier en train de faire une série de veronicas :


C'est ensuite au tour du picador monté sur son cheval d'affronter le taureau et de le piquer pour l'affaiblir (généralement deux fois) et le rendre toréable. Perso, je n'aime pas ce passage-là, et je ne suis pas la seule ! Dire qu'avant, c'était le picador qui était le personnage central de la corrida...

Le second tercio commence avec l'arrivée des peones qui vont planter sur les dos du taureau des banderillas (le plus souvent trois paires). Certains matadors posent eux-mêmes toutes ou parties des banderillas. C'est un moment assez spectaculaire, où les hommes bondissent au-devant du taureau. Très graphique mais difficile à saisir en photo !

Pour finir, le dernier tercio se décompose lui-même en deux parties, la plus impressionnante étant la faena de muleta au cours de laquelle le matador prépare le taureau à la mort par de très belles passes de muleta. Le taureau frôle parfois le matador et les passes sont nombreuses et parfois très dangereuses. Certains matadors prennent ici de très gros risques, comme de toréer à proximité des barrières, agenouillés, voire assis sur une chaise. En dehors de ce côté un peu "showbiz", les matadors classiques font des passes moins extravagantes mais d'une pureté magnifique. En voici un exemple :


Passe "natural" - Encre Les Arts d'Alexe

Et ici, de plus près:


Derechazo - Encre Les Arts d'Alexe


Et n'oubliez pas que l'adversaire pèse entre 500 et 700 kilos ! Je me suis retrouvée au musée de la corrida de Séville à côté d'une sculpture grandeur nature d'un taureau de combat : je peux vous certifier qu'on se sent vraiment petit ! Alors imaginer cette masse de muscles qui vous fonce dessus, ça a de quoi vous terrifier...

Le dernier tercio se termine par la mise à mort du taureau, ou estocade, qui se fait à l'aide de l'épée. Le matador peut choisir de courir vers le taureau immobile (estocade al volapie) ou au contraire de l'inciter à venir vers lui (a recibir). L'estocade doit être portée dans un endroit précis pour tuer le taureau proprement d'un seul coup. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas et il est parfois nécessaire d'achever l'animal. Dans ce cas, le matador est souvent hué par le public.

Parce que dans une corrida, le public joue son rôle : il juge le taureau et la valeur du torero, son courage, sa prise de risque, ses passes et bien entendu sa façon de tuer qui doit être rapide et propre. En fonction de tout cela, il demande l'attribution du trophée en agitant un mouchoir blanc: soit 1, 2 oreilles ou la queue. Si le matador a été exceptionnel, il sort de l'arène sur les épaules de ses admirateurs. Quant au taureau, s'il a été exceptionnellement bon, il a droit à un tour d'honneur... et s'il a été plus que cela, le président peut le gracier avant l'estocade. C'est extrêmement rare mais j'ai vu cela une fois !

Voilà, vous savez à peu près tout ce qu'il y a à savoir sur le déroulement d'une corrida. Reste plus qu'à y aller !

A très bientôt pour un prochain épisode sur Les Arts d'Alexe !