vendredi 28 janvier 2011

Habits de "lumière"

J'avais promis... dommage pour ceux qui n'ont pas aimé ! Je vous ai parlé de corrida, maintenant je vais vous présenter ses héros : les toreros. Et surtout leurs magnifiques tenues super-sexy !

Un petit cours de tauromachie pour commencer. D'abord, oubliez les toreadors de Bizet, ça fait un moment qu'ils ont disparu de la circulation ! Aujourd'hui, on parle de toreros. Sous ce terme se cachent différents types de combattants :
  • le picador, généralement détesté - il est souvent sifflé ! -, qui arrive sur son cheval caparaçonné et est chargé de piquer le taureau pour l'affaiblir ;
  • le banderillero, qui fait partie de la cuadrilla (l'équipe) du matador et qui a pour mission de fixer les banderilles sur le taureau. Parfois, c'est le matador lui-même qui s'en charge et c'est le succès assuré;
  • le matador, enfin, qui combat le taureau puis le met à mort.
Un peu d'histoire (on ne dira pas que j'évite le culturel,  pas vrai ?). A l'origine, les toreadors (voui, vous avez bien lu mais le terme a changé il y a 300 ans !) combattaient dans des places publiques rectangulaires. Il y avait les nobles qui étaient sur leur cheval et mettaient à mort les taureaux à la lance, et leurs valets qui se débrouillaient à pied pour rabattre les bêtes vers eux (des taureaux, il y en avait plusieurs d'un coup sur la place, qui empalaient tout ce qui se trouvait sur leur chemin à cette époque !). Eternelle différence de classes... C'était en général un vrai carnage et les chevaux (non protégés à l'époque) mouraient par dizaines. Les meilleurs valets (ceux qui restaient en vie !) étaient récompensés en or et, pour montrer leur valeur, se faisaient coudre des costumes - un brin clinquant ! - affichant leur richesse. 

Au XVIIIème siècle, avec Pedro Romero, ce n'est plus la mise à mort par le picador qui importe mais ce qui se passe avant, le jeu de mort entre le taureau et le valet devenu entre temps un professionnel. Romero "invente" le leurre de la cape et l'estocade qui tue le taureau d'un coup d'épée à la fin de la course. Il faudra pourtant attendre le XIXème siècle pour que la forme actuelle de la corrida, avec le matador en figure centrale, apparaisse. Entretemps, les costumes sont devenus de plus en plus somptueux jusqu'à devenir ce qu'on appelle à tort l'habit de lumières, "luces" ayant à la fois le sens de "lumières" et de "paillettes". Ca fait sérieux, mon discours, non ? Ceci étant, habit de lumières, ça fait plus classe qu'habit de paillettes... Voilà, je ne vais pas vous enquiquiner davantage avec le passé et l'étymologie, mais j'ai trouvé super intéressant de découvrir l'histoire de ce fameux costume... alors autant vous la faire partager !

Donc notre matador en habit de lumières porte tout un tas de trucs. Ici, Cesar Jimenez porte la chaquetilla (veste) sur son chaleco (gilet). Encore en-dessous, la chemise blanche à jabot et la cravate en soie en général de couleur vive (mais pas sur mon dessin !). Couvrant l'épaule et le bras gauche, la capote de paseo (ou capote d'apparat). Et bien sûr, sur la tête, la montera (toque traditionnelle des toreros à pied). Le matador peut offrir la mort d'un taureau (brindis) en lançant sa montera à la personne de son choix ou au public en la plaçant au centre de l'arène. Pour info, il ne torée pas avec...

Matador Cesar Jimenez


Les motifs de la chaquetilla sont très recherchés. On y trouve de nombreuses broderies noires ou plus souvent dorées ainsi que plein de paillettes. Je me demande comment ils arrivent à nettoyer tout ça... En tout cas, c'est un bonheur pour les pies qui aiment ce qui brillent, comme moi ! 

Les vêtements en général sont très moulants (pour éviter que le taureau ne les accroche !). Et c'est un plaisir des yeux ;o)... Ceci étant, ils sont aussi très lourds (plus de 10 kilos parait-il !). Mais là, nous les filles on s'en fiche un peu...

Voilà un autre matador, de dos cette fois. Je suis assez contente de mon dessin ! Vous pouvez voir sous la montera le petit chignon postiche appelé la coleta. C'est-y pas sexy tout plein ?



Matador Juan Diego


Je vous passe le bas de la tenue puisqu'on ne la voit pas sur mes dessins, mais sachez que les sur-bas roses font beaucoup rire mon cher et tendre qui ne trouve pas ça très viril (il ne trouve pas non plus les maillots roses de nos rugbymen très affolants mais il ne comprend pas l'esprit féminin ;o) !!!). Ce qui compte, ce n'est pas la couleur, c'est ce qu'il y a en-dessous du costume rose...

Bien, nous avons fait le tour de la question ou presque. La prochaine fois, nous parlerons technique... (ben oui, j'ai encore quelques dessins en stock !

A très bientôt dans Les Arts d'Alexe !

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