Je ne connaissais pas vraiment Hopper, mis à part les quelques tableaux que l'on voit partout. J'avais même un a priori un peu négatif : impression d' une oeuvre inexpressive et tristoune.
1. Tout le monde dit que c'est génial, y compris ceux qui ne connaissaient pas Hopper ;
2. C'est une rétrospective semble-t-il rare et très complète, or je suis curieuse ;
3. J'avais la possibilité de ne pas faire la queue à l'entrée... et ça, vu le monde incroyable, c'était un avantage incomparable. Merci Carine de m'avoir permis de passer directement à la caisse sans passer par la case file d'attente :o) !!
Donc avec tout ça, je suis allée mercredi soir voir L'Expo dont tout le monde parle... et j'en suis sortie éblouie... ben oui, comme tout le monde ! Rien à voir avec les reproductions que j'avais vues jusque là. Dans cette expo, ce qu'on voit, c'est la lumière, l'espace et une atmosphère incroyable, mystérieuse dans la simplicité étudiée, la construction brillante et l'équilibre des choix. On ressort de là avec l'impression d'avoir reçu un choc émotionnel et pictural, sans même savoir vraiment définir pourquoi.
Freight Cars - E. Hopper 1928 |
Night Shadows - gravure E. Hopper 1921 |
La scénographie est bien faite et respecte justement cette impression d'espace et de lumière que donne l'oeuvre. Malgré le monde, on ne se marche pas sur les pieds... Espace entre les accrochages, simplicité aussi dans la construction avec une chronologie associée également aux artistes qui ont influencé Hopper. Une simplicité qu'on pourrait croire retrouver dans les oeuvres et pourtant... Quand on regarde les aquarelles, les gravures ou les études, on se rend compte que la simplicité est étudiée. La neutralité est voulue. La construction est géométrique, puissante, évidente, cadrée ou décadrée ; les couleurs sont fortes, lumineuses, avec des éclairages souvent violents, des jeux de clair obscur impressionnants. Les personnages sont hyper-présents par leur physique et en même temps absents mentalement, retirés dans leurs pensées, sans pratiquement jamais inter-agir.
Ground Swell - E. Hopper 1939 |
Hotel Room - E. Hopper 1931 |
J'avais souvent entendu parler de mélancolie en parlant de Hopper ; ce n'est pas ce que j'ai ressenti. Plutôt une introspection couplée à une sorte de voyeurisme, une ambiance étrange, figée dans l'instant, un moment de silence au milieu d'une Amérique en effervescence.
L'exposition est prolongée jusqu'au 3 février, avec des nocturnes tous les jours. Alors, en un mot comme en cent, allez-y si vous le pouvez : vous ne le regretterez pas!
Edward Hopper
3 avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
Entrée : Square Jean Perrin
Du samedi 26 au jeudi 31 janvier : de 9h à 23h
Puis jour et nuit du vendredi 1er février 9h au dimanche 3 février 23h
Entrée : 12€
A partir du 29 janvier 2013, la gratuité pour les moins de 13 ans sera étendue aux moins de 16 ans !
A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !
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