jeudi 26 mai 2011

Il était une fois...

Il y a de cela un bon moment, quand Fifille était un tout petit bout de chou, j'avais l'habitude de lui raconter des histoires avant qu'elle ne s'endorme. Et comme Fifille savait lire, elle préférait que ses histoires, je les lui invente ! C'est comme ça que sont nées les premières aventures du Lutin Schmurff et de la Princesse Pimprenelle. Mon seul souci, c'est que Fifille avait ses histoires préférées et que bien sûr, moi, j'en oubliais une partie d'une nuit à une autre (ce que la douce enfant ne manquait pas de me faire savoir : "c'est pas ça, tu t'es trompée : le Lutin Shcmurff, il a fait ci et ça..."). Bref, Cher et Tendre m'a encouragé à mettre tout ça par écrit de façon à m'en souvenir. Et c'est de cette façon que j'ai commencé à écrire plusieurs petites histoires qui, quand Fifille a grandit, se sont transformé en un gros livre de plus de 200 pages (avis aux éditeurs !!!). Il s'est enrichi de plans du pays des lutins, de dessins, de descriptions des paysages; des personnages sont nés ; des vilains sont devenus récurrents. Bref, tout un univers s'est créé autours du Lutin Schmurff qui, au passage, prit le nom plus digne de Sandragon... Mais ceci est une autre histoire.

Aquarelle Les Arts d'Alexe
 
Bien, ça c'était pour la génèse. Maintenant, j'ai décidé de vous offrir un conte. Spécialement pour les tous petits... et pour les mamans qui ne savent plus quoi lire à leurs roudoudous. Seulement mon problème, c'est de vous mettre une de ces fameuses premières aventures sur ce blog. Parce que même si ça ne fait que quelques pages, c'est un peu long !... à moins que je ne vous le sorte en deux ou trois épisodes ?

Alors, écoutez donc l'histoire que m'a raconté il y a bien longtemps le petit rossignol de mon jardin...


Le Lutin Schmurff et le Dragon
Il était une fois, dans la Forêt de la Nuit Rose, un petit lutin très malheureux. Ce petit lutin s’appelait Schmurff et il était très jeune (il avait seulement environ 200 ans et aucun poil au menton). Il était à peine plus grand que ton petit doigt. Ce petit lutin avait très peur du noir. Or, tout le monde sait que la plupart des lutins vivent la nuit…Pauvre petit lutin Schmurff !! Au Pays Magique, tout le monde savait son malheur et beaucoup se moquaient de lui. Ce n’était pas très gentil, mais les lutins sont parfois comme les gens: ils peuvent être très bêtes !

Le lutin Schmurff était donc très ennuyé et surtout très malheureux d’être si peu courageux. Dès que le soleil se couchait et que la lune montrait le bout de son nez rond, il courait se cacher dans sa maison pleine de lumière, sous la racine d’un solide gros chêne. Le gros chêne était au beau milieu d’une paisible clairière. Le pauvre petit lutin ne participait jamais aux jeux et aux fêtes des autres lutins, jamais il n’allait danser avec les jolis elfes et les joyeux farfadets : au fond de son trou, il dormait, un ver luisant à ses côtés, pour oublier qu’autour de lui, la nuit était tombée.

Mais le matin, lorsque tous allaient se coucher, fatigués d’avoir travaillé, dansé et joué toute la nuit, le lutin Schmurff se réveillait pour commencer sa journée. Il faisait bien attention, car même au plus profond de la Forêt de la Nuit Rose, des hommes venaient parfois ramasser des champignons. Le lutin Schmurff devait alors se cacher en vitesse pour ne pas être vu ou pire, attrapé avec quelques feuilles mortes…

Le lutin Schmurff était follement amoureux de la jolie princesse des fées, Pimprenelle. Elle vivait non loin de là, dans un magnifique château caché dans un buisson de fleurs colorées et parfumées. Qu’elle était mignonne, la petite fée Pimprenelle ! Pour elle, il aurait sûrement combattu tous les dragons et les géants du Pays Magique. Quand il pensait à elle, il se sentait fort, un vrai héros, un lutin capable de soulever des montagnes ! Mais la fée Pimprenelle, elle aussi, sortait surtout le soir. Le lutin Schmurff ne l’avait pas souvent vue mais chaque fois, il était resté quelques instants à la regarder, plein d’admiration et d’amour.

La petite fée était fort coquette. Chaque jour, elle changeait plusieurs fois de costume, s’habillant parfois de pétales de roses ou de violettes, d’herbe verte fraîchement coupée et tissée ou de plumes d’oiseaux multicolores. Elle coiffait ses longs cheveux couleur d’automne sur le haut de sa petite tête ou aimait parfois s’en draper comme s’il s’était agit d’un long manteau. Ses grands yeux malicieux brillaient comme un éclat de soleil et son rire était aussi frais que la source du bois de la Nuit Rose. Tous les êtres du Pays Magique aimaient leur jolie petite princesse des fées.

Elle sortait souvent ramasser dans les bois toutes sortes de jolies choses dont elle faisait des objets merveilleux. Ainsi, on trouvait dans son petit panier en coquille de noix de jolis grains de sable, des éclats de verre ou de pierres, de petits bouts de bois, des feuilles, des graines et plein d’autres choses encore. Et comme tous ses amis connaissaient ce joyeux passe-temps, ils ne manquaient pas de lui apporter chaque jour de nouveaux trésors qu’elle s’empressait de transformer en parures magnifiques ou en œuvres d’art étonnantes.

Un soir donc, au moment où le soleil étirait ses derniers rayons par-dessus les herbes folles de la Clairière Enchantée, le petit lutin Schmurff se pressait pour rentrer chez lui. Il était décidément bien en retard et des ombres effrayantes commençaient à s’allonger tout autour de lui. Il n’était plus très loin de sa confortable petite maison lorsque tout à coup, il entendit des appels au secours affolés.

-       A l’aide! Au secours ! criait une petite voix.

Cela venait de derrière un énorme buisson non loin de l’endroit où il se trouvait, à l’orée du bois sombre. Le petit lutin s’arrêta, hésita puis regarda autour de lui. La nuit tombait de plus en plus vite et il commençait à avoir très peur. Il allait repartir en courant lorsque l’appel retentit à nouveau, encore plus terrifié.

- Je vous en prie… Aidez-moi!!

Soudain, le lutin Schmurff comprit qu’il s’agissait de sa princesse bien-aimée. La petite fée Pimprenelle était en danger. Quelle horrible chose! 

-       Il faut que je lui vienne en aide, se dit le petit lutin.

Il regardait autour de lui les ombres effrayantes, la nuit qui tombait, et surtout il avait très, très peur. Mais il avait encore plus peur pour la pauvre petite princesse des fées.

Alors il prit son courage à deux mains et se mit à courir de toute la force de ses petites jambes jusqu’au buisson plein d’épines. Il le traversa vaillamment et se retrouva de l’autre côté, dans la forêt noire et pleine de bruits.

Le lutin avait terriblement peur mais il devait sauver sa princesse. Il regardait partout, attendant que ses yeux de lutin s’habituent à la faible lumière. Et soudain, il vit la petite fée qui cherchait à s’enfuir, zigzagant entre les arbres, moitié volant, moitié courant, poursuivie par un énorme monstre aux yeux jaunes et à la langue pendante.

C’était le méchant dragon Globuleux. Il était revenu dans la forêt, affamé après l’hiver rigoureux passé dans la montagne. Et il souhaitait faire de la petite fée Pimprenelle une entrée pour son dîner.

Le sang du lutin Schmurff ne fit qu’un tour. Tout à coup, il se sentit très courageux. Alors, il s’approcha du dragon rouge en hurlant :

-       Viens donc par ici, vilaine bête ! Tu n’as donc pas honte de poursuivre les jeunes filles inoffensives ! Attaque-toi donc à moi pour me montrer si tu es capable d’attraper un lutin qui court vite !

Le dragon était affamé, certes, mais il était aussi un peu bête et très susceptible. Il ne voulait pas laisser un petit lutin de rien du tout se moquer de lui comme ça ! Alors, il s’arrêta net et se retourna, menaçant, vers le lutin Schmurff.


Suite de l'histoire dans un prochain épisode... 

A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !

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