mercredi 25 janvier 2012

Vénus de Milo (la suite)

Mon premier chapitre a remporté pas mal de succès. Merci pour vos encouragements ! Voici donc le second. Et pour ceux qui veulent connaître la suite, écrivez-moi !

Venus de Milo (Aphrodite of Melos)CHAPITRE 2 – Où est passée Vénus ?


Charlotte et Arthur, tout étourdis et un peu nauséeux, ouvrirent les yeux et restèrent sans voix. Tout, autour d’eux, avait changé : ils n’étaient plus dans la salle du Louvre, près de la Vénus de Milo, mais sous un soleil de plomb, dans une sorte de grande cour carrée jonchée de pierres de toutes tailles et de toutes formes, dont la blancheur sous la lumière de midi était éblouissante.

Au-dehors, de l’autre côté du mur, ils entendaient des voix humaines aux sonorités étranges qui couvraient un brouhaha de bruits animaliers, poulets, moutons, chèvres et porcs qui semblaient se promener en liberté.

Charlotte se tourna vers son frère et le regarda, les yeux écarquillés.

-          C’est un rêve, ma vieille Charlotte, murmura-t-elle. Tu as dû t’endormir devant cette statue au nez parfait et tu fais un cauchemar. Pas possible autrement ! Mais bon, quand même, jamais Arthur n’accepterait de porter un costume aussi ridicule, même dans un rêve !

 
Elle s’aperçut soudain qu’elle parlait une langue étrange aux sonorités roucoulantes. Arthur, qui n’avait pas encore réagi et la regardait d’un air idiot, se ressaisit et contempla avec horreur la tunique rouge qui avait remplacé son t-shirt et son jean… Elle était composée en tout et pour tout de deux rectangles courts en lin très fin attachés aux épaules par des épingles et retenus à la taille par une fine ceinture. Il était catastrophé : si ses copains de classe l’avaient vu comme ça, il en serait mort de honte ! Quand en plus il découvrit que ses baskets, qui lui avaient coûté toutes ses économies[1], avaient disparu et qu’il se trouvait pieds nus, il dût respirer un grand coup pour ne pas hurler de rage et de désespoir. Pour se remonter le moral, il fixa de nouveau sa sœur et prit un ton méprisant.

-          Arrête donc de parler avec cet accent idiot ! Et puis tu devrais te regarder avant de critiquer les autres. On ne peut pas dire que tu sois à ton avantage avec cette espèce de chemise de nuit bariolée!

Il s’interrompit, stupéfait : il s’était entendu prononcer les mêmes sons inconnus qui formaient pourtant des mots dont tous deux comprenaient le sens. Etait-il possible qu’ils fassent tous les deux le même cauchemar?

-          C’est quoi, ce truc ? Et puis… qu’est-ce qu’on fait ici ? Où est Maman ? Bon sang, qu’est-ce qui se passe ?

Arthur respira un bon coup, réfléchit un instant et reprit lentement:


Early Greek Costume History - How to Make a Chiton. Ancient Greek Dress
Le chiton à la grecque

-          Oui… c’est ça… le Louvre… la Vénus de Milo…Ecoute, la dernière chose dont je me souvienne, c’est de ce fusain et de ce type un peu bizarre qui parlait comme un magicien à trois euros ! Après, j’ai fermé les yeux et… et voilà, j’étais ici.

Charlotte allait raconter à peu de choses près le même souvenir lorsqu’ils furent interrompu par un bruissement d’étoffe juste derrière eux.

Ils se relevèrent brutalement et allaient s’enfuir à toutes jambes sans même se retourner quand une poigne vigoureuse les intercepta. Effrayés, désorientés, ils firent volte face et découvrirent avec stupeur l’étudiant du Louvre, ou du moins un personnage lui ressemblant étrangement mais en beaucoup plus grand, immense même, vêtu somptueusement d’une sorte de toge longue et blanche brodée de motifs géométriques dorés, serrée à la taille par une cordelette en fils d’or et retenue aux épaules par des broches en pierres précieuses. Il portait des sandales elles aussi dorées fixées par des courroies qui passaient autour des chevilles et des orteils. « Quelle chance ! » ne put s’empêcher de remarquer Arthur en contemplant ses propres pieds nus. Le regard impérieux du nouveau venu et ses manières lui donnaient un air royal.

 
-          Bienvenue en Grèce, ou plus exactement à Mélos, dans les îles Cyclades, en l’année 127 avant votre ère, comme vous dites, annonça le géant d’une voix grave. Ici, on dit que nous sommes au Printemps de la 2ème année de la 163ème olympiade[2]. Et pour être encore plus précis, je dirais que nous sommes le 6ème jour de la deuxième décade du mois de Thargelion, le mois des Thargélies, où l’on nous fête, Artémis, ma sœur, et moi. Mais je ne me suis pas présenté semble-t-il, ajouta-t-il avec ce sourire en coin que lui avaient déjà vu les jumeaux. On me connaît plus généralement sous le nom d’Apollon. Je suis le Dieu des Arts, de la Beauté et du Progrès. Mais aussi celui du Châtiment foudroyant ! ajouta-t-il en leur jetant un regard perçant.

Les Romains essaient bien de nous imposer leur calendrier depuis qu’ils ont assujetti la Grèce, mais ici, à Mélos, on est loin de Rome et la vie s’écoule encore comme dans notre vieille cité libre. Profitez de la chance que je vous offre pour le temps qu’il me plaira de vous la laisser. Je vous ai choisis pour vivre une grande aventure, une aventure dont vous vous souviendrez toute votre vie. Vous apprendrez des secrets et vous…

  
Apollon avec sa lyre et sa
couronne de laurier

-          Attendez, une minute ! l’interrompit Arthur. Et arrêtez de parler comme un livre ! Vous êtes en train de nous dire qu’on se retrouve perdus sur une île en pleine Antiquité grecque dans des vêtements même pas dignes de ce nom et on est censé trouver ça normal et génial ?!!! Non, mais je rêve ! Et d’abord, on vous reconnaît sous votre déguisement : vous êtes un étudiant, pas un Dieu ! Arrêtez vos histoires et rendez-moi mes baskets !

Charlotte le regarda avec des yeux ronds en lui faisant signe de se calmer.

Le soi-disant dieu les regarda d’un air moqueur.

-          Sais-tu que je devrais te foudroyer à l’instant pour avoir osé interrompre Apollon ? Mais je serai magnanime et ferai comme si je n’avais rien entendu. Ceci étant, dans notre civilisation, les minutes n’existent pas, mon jeune ami… Les heures elles-mêmes ne sont pas de la même durée suivant les saisons et nous préférons mesurer le temps en fonction des tâches à effectuer. Admettons que la situation soit disons un peu étrange pour vous ; j’en conviens. Asseyons-nous un peu à l’ombre et je vais vous expliquer les raisons pour lesquelles vous allez souhaiter rester ici quelques temps. Ensuite, si mes arguments ne vous paraissent pas convaincants, vous pourrez repartir dans votre époque et reprendre tranquillement votre dessin…

Arthur ouvrait déjà la bouche pour reprendre là où il s’était arrêté mais Charlotte fut plus rapide.

-          Tais-toi un peu ! Ecoute, tu n’as jamais rêvé de faire un voyage dans le temps ? Moi, si. On a toujours cru que c’était de la science-fiction mais là, c’est du VRAI ! Ecoute donc, regarde autour de toi: on n’est plus chez nous et on ne rêve pas, donc on est peut-être véritablement dans l’Antiquité et même si ça paraît incroyable, ça pourrait être la vérité. Ca serait un truc d’enfer à raconter ensuite et en plus on pourrait passer un moment trop génial, si bien sûr on peut rentrer chez nous quand on veut…


L'Apollon du Belvédère

Apollon observait la scène, en attendant que les deux adolescents se décident. Arthur regarda sa sœur, puis le jeune homme étrange, puis il haussa les épaules et se dirigea en clopinant vers un banc en pierre installé dans un coin ombragé par un arbre qui lui paraissait être un olivier. Au pied du banc se trouvait un drôle d’instrument de musique, une sorte de lyre en or. « Sûrement un truc de notre grand copain Apollon ! » se dit Arthur en se souvenant de son cours sur l’Antiquité grecque[3].

-          OK, allez-y, racontez votre histoire et on verra si ça tient la route ! jeta-t-il du bout des lèvres.

Les deux autres le rejoignirent et Apollon prit la parole :

-          Comme je vous le disais, je vous ai transportés à Mélos, la cité-état de l’île du même nom, à l’époque où la statue que vous regardiez au Musée du Louvre a été sculptée. Je vous offre ainsi la chance incomparable d’observer par vous-même l’histoire de cette œuvre d’art et l’Histoire de ma civilisation, à une époque où l’Empire Romain va scandaleusement la faire chuter[4]. Vous pourrez vivre, comme de vrais Grecs, avec des gens de cette époque qui vous croiront seulement venus d’un pays lointain où leurs coutumes sont inconnues. Bref, vous vivrez quelque chose d’extraordinaire que personne ne croira mais que vous saurez être vrai.

-          Et si on veut rentrer ? demanda tout de même Arthur, à moitié convaincu seulement.

-          Vous le pourrez… dès que la statue sera terminée. C’est ma seule condition.

-          Mais maman va s’inquiéter ! protesta à son tour Charlotte. Et puis, combien de temps il faut pour sculpter une telle statue ? Et quel est votre intérêt, à vous, de nous faire ce genre de proposition ? Notre père dit toujours qu’on n’a rien sans rien.

-          Eh là, pas tout en même temps, par Zeus[5] ! Pour ta mère, aucune inquiétude : elle ne s’apercevra même pas de votre départ ! En ce qui concerne la durée de la sculpture, il faut compter quelques semaines – le sculpteur est porté par une incroyable volonté, vous verrez : aucune hésitation, une rapidité stupéfiante pour une œuvre aussi grandiose ; en d’autres circonstances, il aurait mis des années… -, mais vous verrez, dans un endroit comme Mélos, le temps passe si vite… Et pour ce qui est de ma récompense, elle est évidente : cela fait des siècles que je vois cette statue affublée d’une histoire insensée, si loin de sa véritable origine. Quelqu’un doit connaître la vérité ! Et quand vous serez plus âgés, l’un et l’autre, vous pourrez la rétablir et satisfaire Apollon, Dieu des Arts et du Progrès.

Arthur et Charlotte se consultèrent du regard. Ils étaient à la fois effrayés par ce qu’on leur offrait, encore un peu sceptiques et terriblement tentés par l’aventure. Finalement, Arthur prit la décision pour tous les deux. Après tout, il était l’aîné (il crânait souvent à ce propos, ce qui était très énervant pour Charlotte) :

-          C’est d’accord, je crois qu’on va y aller ! Mais seulement si vous nous donnez des chaussures ! Jamais je ne serai capable de rester plusieurs semaines pieds nus sur ces saletés de cailloux ! Et puis, euh, on est vraiment obligés de garder ces trucs-là ? demanda-t-il avec dégoût en tirant sur le tissu qui lui couvrait à peine les genoux.

Apollon éclata d’un rire tonitruant.

-          Pour les chaussures, c’est d’accord : voici une paire de sandales qui vous facilitera la vie ! Sachez tout de même que les enfants ici se promènent la plupart du temps pieds nus et ne paraissent pas s’en plaindre.

Et joignant le geste à la parole, le Dieu tendit la main vers les pieds des deux adolescents qui y virent peu à peu apparaître des sandales de cuir souple renforcées en dessous par une semelle de liège et dont les liens se nouèrent tout seuls à leurs chevilles. « Bon, là c’est sûr : soit on rêve, soit c’est vraiment un Dieu ! » murmura Arthur, les yeux écarquillés.


Amphore grecque

-          Pour ce qui est des vêtements, je crois que tu devrais t’y faire assez vite : le chiton[6] est un vêtement très pratique et particulièrement adapté à la chaleur qu’il fait ici. Vous ne pouvez vous promener ici vêtus comme au XXIème siècle : on vous prendrait pour des extra-terrestres ! En plus, le rouge va parfaitement à ton teint de blond et le vert de la robe de Charlotte met en valeur celui de ses yeux, ajouta-t-il avec un clin d’œil malicieux. Que demander de plus ? Ah oui, j’allais oublier : je ferai en sorte que, malgré votre âge, vous puissiez vraiment voir tout ce qu’il y a à voir ici. Parfait, pour sceller notre pacte, buvons quelque chose de rafraîchissant ! Ensuite, vous rencontrerez vos hôtes !

Et Apollon sortit de nulle part une petite amphore délicatement ouvragée et remplie d’un breuvage étrange, ainsi que trois coupes ciselées dans ce qui semblait être de l’or. Charlotte ouvrit de grands yeux et goûta la boisson puis fit une grimace. Apollon rit joyeusement :

-          Peut-être aurais-je dû vous dire qu’ici, les Grecs boivent le plus souvent du vin, il faudra vous y faire, à moins que vous ne préfériez le lait. Mais n’ayez crainte : il est généralement additionné d’eau et ne vous fera pas de mal. Bien, je crois que je vais vous laisser : je ne dois pas rester trop longtemps ici, ou bien ce sera bientôt l’émeute !

Il allait se lever mais Charlotte, plus rapide, l’interrompit :


-          Excusez-moi, mais peut-être pourriez-vous nous donner quelques indications sur l’endroit où nous sommes et les gens que nous sommes censés rencontrer… Ca pourrait quand même nous être utile !

-          Mais où donc avais-je la tête ? Bien sûr que je dois vous préciser certaines choses : d’ailleurs, pour vous aider, voici un petit cadeau qui vient du XXIème siècle et que je vous recommande de ne pas laisser traîner…

-          Un mini-guide ! s’écria Charlotte, ravie de retrouver un élément familier dans cet environnement étrange.

-          Oui, mais celui-ci concerne les Iles grecques et plus particulièrement les Cyclades. Vous y trouverez aussi quelques informations sur l’Histoire et la géographie de cette île. Ce sera un début ! précisa Apollon.
Autre chose : vous vous trouvez ici dans la cour de l’atelier du sculpteur Télédamos. Il a reçu il y a peu un message l’informant de la venue d’un jeune Grec et de sa sœur, parents de son cousin éloigné Théodoros de la région de Thessaloniki[7], qui séjourneront quelques temps à Mélos. Arthur, tu es censé voyager pour développer ta connaissance du monde avant ton euphébie[8] : à notre époque et dans un certain milieu social, c’est parfaitement normal. La présence de ta sœur est plus difficile à expliquer[9], mais nous dirons qu’en tant que jumeaux, il était impossible de vous séparer. Voici le parchemin[10] que vous présenterez à Télédamos pour prouver votre identité. L’hospitalité étant ce qu’elle est ici, sa famille vous hébergera sans poser de question. Je ne peux donc que vous conseiller de parler peu et d’ouvrir grand vos oreilles si vous souhaitez apprendre…

Et sur ces sages recommandations, Apollon et sa lyre disparurent sans laisser aux deux adolescents la possibilité d’en demander plus.

-          Parfait, nous voilà dans de beaux draps, maintenant ! s’exclama Arthur. Charlotte, toi qui voulais tant rester ici, tu peux nous dire ce qu’on fait ?

-          Bon d’abord, on regarde ce qu’il y a dans le guide : ça peut toujours aider… Tu sais où c’est, toi, les Cyclades ? Et Thessalotruc ?

-          Niki. Thessaloniki, pas truc… corrigea Arthur en levant les yeux au ciel.

-          Okay. Bon. Les Cyclades : « Les Cyclades sont un archipel de 56 îles jetées comme une pluie de roches dans la mer Egée, de l’Est des côtes du continent jusqu’aux limites de la Crète. Elles doivent leur nom au mot grec « Kyklos » qui signifie cercle : un cercle formé autour de Délos, l’île sacrée d’où Apollon serait originaire. » Voilà qui explique pourquoi Apollon semble si intéressé par ce coin… Je me demande si on est loin de Délos. Ah voilà quelques explications sur Mélos… Un peu décevant, ce guide : il n’y a que quelques lignes : « Mélos a la forme d’un fer à cheval. Il s’agit du cratère d’un ancien volcan en partie immergé. L’île est essentiellement connue pour être le lieu où a été découverte la fameuse Vénus de Milo exposée au Musée du Louvre, à Paris (ça, on est au courant ! marmonna Arthur). Elle se caractérise par la présence de rochers aux couleurs et formes surprenantes, allant du blanc au noir et du jaune au rouge. Son histoire est liée à la richesse de son sous-sol : obsidienne, soufre, pierre ponce, argile, bentonite, perlite…et à ses ressources thermales utilisées dès l’Antiquité. » En tout cas, ils ne parlent pas de marbre, précisa Charlotte. La fin ne nous intéresse pas vraiment : « Activités touristiques: visite des villages pittoresques de Plaka, Tripiti et Klima ;présence de nombreuses grottes qui abritaient autrefois des pirates ; plongée à Apollonia et découverte des très belles plages dans le sud de l’île. » Chouette : vu la chaleur qu’il fait ici, on va en avoir besoin !


l'île de Milo ou Mélos ou Milos...


-          Ouais… Sauf si on est au nord de l’île. Si je me souviens bien, ce ne sont pas les Grecs qui ont inventé la voiture ni même le vélo ! Quant aux noms des villes, ça m’étonnerait que ce soit les mêmes que dans l’Antiquité. Enfin, on verra bien ! Si je me souviens bien, Apollon a parlé de la CITE de Mélos. Elle ne serait pas dans ton guide par hasard ?

Charlotte tourna la page et regarda attentivement la carte minuscule qui accompagnait le commentaire.

-          Flûte ! J’ai bien l’impression que tu as raison : c’est au nord de l’île. Et apparemment, c’est plutôt sur une colline ou une falaise. On dirait qu’il reste des vestiges dans ce coin, donc ça doit être l’endroit où on est. Pas d’autre commentaire, mon vieux ! Quant à Thessalo…niki, ce n’est pas dans les Cyclades… donc pas dans le guide !

-          Super ! Apollon aurait pu nous donner un guide plus actuel ! Ca ne se faisait pas, le tourisme à l’époque antique ?

-          Arrête donc un peu de râler ! Regarde le bon côté des choses : il y a tout un chapitre sur l’Histoire grecque. On pourra lire ça plus tard quand on aura un moment, pour ne pas paraître totalement stupides ! D’ailleurs, ils disent que le principal, pour être bien accueilli par des Grecs, c’est de parler leur langue et d’honorer leurs Dieux… Le reste est subsidiaire. A priori, la langue qu’on parle en ce moment est bien du Grec, et pour les Dieux, on a suffisamment galéré en cours d’Histoire pour en savoir pas mal sur eux. Donc, on est au point !

-          Si tu le dis… répondit Arthur, moqueur. Et au fait, on s’appelle comment ? Je suppose que Charlotte et Arthur, ça ne la fait pas trop, non ?

-          Alors, sur le document à remettre à Télédamos, nous sommes Sophia et Alexandros. Ca te va ?

-          J’ai toujours rêvé de m’appeler Alexandros !... continua son jumeau avec un sourire ironique. Et que proposes-tu pour la suite du programme, chère Sophia ?



[1] Je ne vous donnerai pas la marque, mais je suis sûre que vous avez plein d’idées !
[2] Le temps : Eh oui, Jésus-Christ n’étant pas encore né, difficile de dire qu’on est en -127 ! Quant au mois de juin, je vous le dis tout de suite : il n’a pas été inventé par les Grecs ! Eux se repéraient par rapport à des événements, les Olympiades (ou le règne d’un archonte) pour les années, les fêtes principales pour les mois. Les Thargélies correspondent à peu près au mois de juin, époque à laquelle se déroulait une très grande fête en l’honneur d’Apollon et de sa sœur Artémis, déesse de la Nature, de la chasse et de la lumière de la lune.
[3] Pour une fois, Arthur a retenu quelque chose de son cours : la lyre est bien le symbole d’Apollon, de même que la couronne de lauriers (les Jeux Olympiques en ont gardé l’idée). Sa lyre éveille la nature au lever du soleil.

île de Milo
Mélos

[4] Un peu d’histoire : En 196 av. JC, suite à une longue guerre contre la Macédoine au cours de laquelle les Grecs se sont alliés aux Romains, Rome proclame la liberté de toutes les cités grecques. Mais peu à peu, les Romains imposent des changements aux Cités et leur dicte leur politique étrangère (pro-romaine évidemment !). Finalement, les Grecs se rebiffent mais en -146, ça tourne plutôt mal et la Grèce est complètement soumise. Dur pour les Grecs ! D’autant que les Romains ne sont pas tendres avec leurs ennemis et qu’ils coupent la Grèce de leurs anciens partenaires commerciaux. Résultat : un effondrement de l’économie grecque. Mais Mélos va tirer son épingle du jeu grâce à ses ressources minérales. Son commerce augmenta même et apporta aux habitants une grande richesse.  L’île vécut à cette époque un développement artistique remarquable.
[5] Zeus : celui-là, c’est sûr, vous le connaissez : c’est le Dieu en chef, pas toujours très sympa avec les hommes !
[6] Le « chiton » est le nom donné au vêtement porté en Grèce par les enfants et les hommes. Il s’agit d’une sorte de tunique constituée de 2 rectangles de tissus drapés sur le corps et retenus aux épaules par des épingles ou des broches. Il est maintenu à la taille par une ceinture ou une cordelette.  Le pauvre Arthur doit se sentir un peu nu, d’autant que le chiton des enfants était bien plus court que celui des adultes ! Le chiton féminin, plus long et souvent plus travaillé, sans manches, est nommé « peplos » : c’est la fameuse « chemise de nuit » de Charlotte !
[7] Thessaloniki (Thessalonique en français) se trouve au nord de la Grèce continentale, sur le bord de la Mer Egée, près du mont Athos. Je vous conseille de regarder la carte : ce sera plus simple…
[8] Euphébie : période de transition entre le statut d’enfant et celui d’adulte, entre 16 et 20 ans. Pendant cette période, le jeune Grec reçoit une formation religieuse et militaire qui lui permettra de devenir « citoyen »
[9] Féminité : Désolée pour vous les filles, mais en Grèce à l’époque antique, ce n’était pas franchement joyeux pour les femmes : elles restaient coincées à la maison, souvent dans une pièce qui leur était dédiée, le gynécée, toute la journée entre le rouet, le métier à tisser et la couture; elles surveillaient aussi le travail des esclaves et la tenue de la maison ainsi que l’éducation des enfants… c'est-à-dire des garçons ! Charmant, non ?
[10] Nos amis ont de la chance : le parchemin vient d’être inventé à Pergame, en Asie Mineure, au IIème siècle av. JC. Il s’agit d’une peau de mouton préparée sur laquelle on écrit. Il est bien plus solide que le papyrus, employé auparavant par les Grecs et les Egyptiens, et plus transportable que la pierre gravée ou les tablettes d’argile…




A très bientôt sur Les Arts d'Alexe ! 

1 commentaire:

  1. je suis intéressée par cette histoire mais coment me la procurer ? merci
    cougib@laposte.net

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