dimanche 26 octobre 2014

Les îles du Golfe de Naples : Capri l'unique

Poursuivons notre périple italien aux alentours de Naples. Après l'île adorable de Procida, passons à la mondialement célèbre Capri. Pour s'y rendre, allez voir mon article sur Procida, c'est le même système. En revanche, il faut prévoir au moins une journée complète et bien remplir votre porte-feuille avant de partir : Capri, c'est cher !

Vue de Capri, paysage carte postale - Photo Les Arts d'Alexe


Ce qui m'amène à vous dire que cette île, pour quelqu'un comme moi, c'est à la fois l'enfer et le paradis. L'enfer, à cause des hordes de touristes, du côté bling bling, des prix exorbitants et du côté commercial ; le paradis, parce que, quand on s'éloigne un peu du centre ville, y'a plus un chat et la nature est splendide. Pas un bruit, des points de vue grandioses, des gens locaux charmants et des promenades de rêve...

A quelques pas de Capri, une randonnée en toute tranquillité - Photo Les Arts d'Alexe


Donc moi, l'un des trucs que je voulais absolument voir à Capri, c'est Grota Azzura (grotte bleue). Je m'attendais à une entrée gigantesque, un peu dans le genre des grottes terrestres avec leurs cathédrales sous-terraines. Surprise : ce n'est pas du tout ça. D'abord, une fois arrivé au port de Marina Grande, il faut changer de quai et acheter le billet pour aller jusqu'à la grotte (13€ si vous faites juste l'aller-retour en 1h, 17€ si vous voulez faire le tour de l'île en 2h). Il s'agit d'un bâteau pour une vingtaine de personnes.

Marina Grande - Photo Les Arts d'Alexe

En sortant du port, toute une grappe de barques s'y accrochent et se font tirer jusquà la grotte.

Notre "gros bateau" suivi de sa flotille - Photo Les Arts d'Alexe
Une fois près de la grotte, transbordement : on passe du moyen bateau sur la barque (3 personnes max) et on va payer l'entrée de la grotte à un comptoir flottan (re-13€ !). L'entrée est MINUSCULE ! Pour passer, il faut se coucher dans la barque et attendre le creux de la vague. Le rameur attrape une corde et, au moment où la vague est dans le creux, il tire dessus, s'allonge sur la barque... et ça passe.

Le passage de l'entrée de la grotte, opération difficile !  Photo les Arts d'Alexe

Une fois à l'intérieur, c'est magique : l'eau est d'un bleu irréel, provoqué par la réverbération du soleil à l'extérieur sur le fond. C'est magnifique. Les barques évoluent dans la grotte pendant un petit moment, les rameurs poussent la chansonnette (O sole mio ou Santa Lucia sont de la partie) et voilà, c'est fini. La sortie est un peu sportive et les barques se poussent au coude à coude, mais l'impression reste. On aurait aimé ne pas avoir à partager ce moment avec autant de monde ! On remonte dans le bâteau (après avoir donné son pourboire au rameur...) et retour vers le port.
Eau miraculeuse ? La grota Azzura bien nommée
Photo Les Arts d'Alexe

Si l'on veut visiter l'île, il faut du temps. J'ai donc pris le parti de voir la partie est puis de revenir et d'aller visiter Anacapri, puis de me promener jusqu'à un restaurant recommandé par mon guide. 

Donc je prends mon billet de funiculaire pour la ville de Capri et me voici partie. Capri est noire de monde. Il est à peine 11h et les ruelles sont envahies de touristes très classes. Ici, le blanc est de rigueur, sauf pour les lunettes de soleil. Les restos et les bars abondent, tous à des prix effarants (on se croirait à Saint Tropez au mois d'août). 

Je traverse au pas de course la ville pour faire l'excursion intitulée dans mon guide "la plus belle promenade de l'île", vers la villa Jovis, l'ancienne villa de l'empereur Auguste. Bon, ce que ne dit pas le guide, c'est que la ballade est plutôt sportive !

Vue de la Villa Jovis - Photo Les Arts d'Alexe

Ca grimpe, ça grimpe même sérieusement et continuellement pendant pas loin d'une heure jusqu'à atteindre 335m d'altitude, le second pic le plus élevé de l'île (j'aurais dû regarder sur Wiki avant de partir...). Le chemin est pittoresque, il sent bon (euh, non c'est pas la noisette, plutôt le jasmin et le laurier rose) et passe à travers les villas et les jardins des habitants de l'île.

Rencontre avec la population locale - Photo Les Arts d'Alexe

Incroyable mais en 1 h, je rencontre à peine une dizaine de personnes, dont quelques touristes aussi essouflés que moi... En revanche, je fais la connaissance de chats endormis et de chèvres plutôt goinfres qui me suivront jusqu'à la villa... enfin plutôt aux ruines de la villa. 

Honnêtement, le lieu vaut beaucoup plus pour le trajet et pour les points de vue que pour le but final, mais vous paierez encore quelques euros pour les visiter, ce qui vous permettra d'accéder au sommet et donc d'admirer la baie de Naples dans toute sa splendeur. Ensuite, deux choix : soit reprendre le même chemin pour retourner vers Capri, soit prendre le sentier des écoliers et faire un détour par la villa Lysis, dans un tout autre style puisqu'ancienne demeure du richissime descendant de l'amant de Marie-Antoinette, le comte Fersen.

GROS lézard... photo du serpent ratée : trop eu peur !
Photo Les Arts d'Alexe

C'est cette seconde option que je choisis, sans trop savoir dans quoi je m'aventure. Parce que là, pour le coup, le sentier, c'est VRAIMENT un sentier, et un sentier de chèvre, l'ancien sentier utilisés par les Romains... et peu restauré depuis. Après quelques centaines de mètres agréables dans la forêt, ça commence à descendre. Les "marches" complètement déglinguées font 40cm de haut, les pierres ne sont pas stables, et je suis bien contente d'être venue visiter Capri en tennis et pas en talons hauts !!! La rampe en bois qui guide le chemin est bien utile.

Des marches... où ça ?!!! Photo Les Arts d'Alexe

Cette fois, en 20 minutes de crapahutage entre bois et guarrigue (200m de dénivelé), je ne rencontre que des lézards et un serpent (qui fort heureusement a eu plus peur que moi et s'est sauvé vitesse grand V). La villa Lysis est toute blanche et donne sur la mer, à une centaine de mètres d'altitude. Le gardien qui me reçoit est charmant, dragueur et très "italien". Il m'explique l'histoire de la maison et de son propriétaire "qui aimait bien les garçons et les substances illicites" et qui avait installé son jeune amant là pour servir de modèle à des statues d'inspiration mythologique qui ont depuis été vendues à des musées. 

La villa Lysis avec en haut son gardien, mon copain Massimo :) - Photo Les Arts d'Alexe
Fersen, qui était un homme de nature déprimée, finit par se suicider dans sa villa en buvant une coupe de champagne assaisonnée d'une bonne dose de cocaïne. Comment finir avec style...

L'éphèbe du Comte Fersen. On est loin de
Marie-Antoinette ! - Photo Les Arts d'Alexe

La visite est gratuite mais on vous indique qu'il faut laisser un petit quelque chose à la fin. Dans la boite, il n'y a que des billets... Pas bête, Massimo !

Je reprends le chemin de Capri et 30 minutes plus tard, je rentre dans la foule des touristes qui cherchent à déjeuner. Il est plus d'1h. Je saute dans l'autobus pour Anacapri où j'espère trouver un petit resto plus chaleureux. 

Mon guide me donne une bonne adresse:
A quelques pas du resto, une vue extraoridinaire
Photo Les Arts d'Alexe
Via Migliere 72 
Tél : 081-8371499
(il paraît qu'en les appelant, ils vous récupèrent gratuitement à Anacapri en minibus) 

Da Gelsomina, sourire, gastronomie et vue
Photo Les Arts d'Alexe

Pour ceux qui sont intéressés, ils font aussi hôtel avec une très belle piscine et les prix n'ont pas l'air exorbitants... 

Spécialité de l'île : la tarte Caprese
J'arrive une dizaine de minutes plus tard de l'autre côté de l'île et part à la recherche du resto en question. Le problème, c'est que le guide donne bien le nom de la rue et le numéro, mais il n'indique pas la distance. Je me retrouve de nouveau sur un charmant petit sentier qui sent délicieusement... toujours pas la noisette mais le jasmin, en plein soleil et je marche... et je marche... 30 minutes... 40 minutes. Je trouve un abricotier qui me tend ses branches. Juste à ce moment, un abricot tombe devant moi. Je ne sais pas si vous avez déjà goûté un abricot bien mûr au point de tomber de l'arbre. Tout chaud d'être en plein soleil. C'est un délice. Et il est plus de 2 heures de l'après-midi. Manquerait plus que le resto soit fermé à cette heure-là ! A 2h15, j'arrive au resto en question.

Sala de poulpe... Mama mia !
En fait, il est exactement à la pointe ouest de l'île, avec un panorama magnifique... et il est ouvert. Mon déjeuner est somptueux : une salade de poulpe grillé en entrée, des ravioli maison à la ricotta et aux tomates cerise (les "meilleurs d'Italie"), et pour finir la fameuse tarte caprese, délicieusement chocolatée, pas trop sucrée, très légère. Le tout agrémenté d'un verre de très bon vin blanc local. Un régal ! Bon, l'adition est un peu salée, mais le repas et la vue valent largement le trou dans mon porte-monnaie.

Les meilleurs ravioli de Capri
Malheureusement, après ce bon repas, il me faut retourner à Anacapri et le chemin est long et brûlant... 

Je fais le tour de la ville, très sympa et beaucoup moins encombrée que Capri. Des petites places agréablement ombragées avec des bancs décorés de céramique, des boutiques d'artisanat local, des bars avec terrasses. Une petite ville balnéaire cossue mais rien à voir avec le côté résolument branché de Capri. 

Je visite la petite église San Michele dont le sol est une immense freque en mosaïque représentant le Paradis terrestre. C'est impressionnant. 

Le Paradis de San Michele - Photo Les Arts d'Alexe

Malheureusement, il me faut rentrer vite à Capri pour reprendre le bâteau. C'est un peu frustrant : il y a tant de choses que je n'ai pas eu le temps de voir !!! Mais une chose est sûre : Capri, ce n'est pas fini :-))

Capri...cieux? Photo Les Arts d'Alexe

A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !

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