Ce n'est certes pas un mauvais roman : bien écrit, bien documenté, bien construit, il ne vous tombera pas des mains et ne vous laissera pas l'impression d'un livre sans intérêt. En fait, il ne vous laisse qu'une impression bien fugitive et c'est peut-être là le problème. Solaire, ça ne restera pas pour moi un livre inoubliable, loin de là.
J'ai lu dans des critiques (et sur la quatrième de couverture) que Solaire était un roman comique et ironique. Ce ne sont pas des adjectifs que j'utiliserais pour ma part. Acerbe, cynique, satyrique, oui, mais comique, ça non. D'accord, il y a ces quelques anecdotes du paquet de chips ou de la poursuite par un ours blanc, mais avouons que ça tombe assez à plat. En tout cas, ne vous attendez pas à rire aux larmes !
Le personnage principal est détestable et les autres manquent de relief. On a l'impression qu'ils servent juste de toile de fond, au même niveau que le dérèglement climatique et le milieu scientifique dans lequel évolue le "héro" de Ian McEwan. La documentation est sérieuse, truffée de termes techniques et l'on ne doute pas un instant de la véracité de Michael Beard, Prix Nobel de Physique quinquagénaire qui vit sur sa notoriété. Mais ça n'empêche pas d'avoir du mal à rentrer dans le livre, peut-être à cause même de l'antipathie dégagée par les personnages. Beard est un être égoïste, imbu de lui-même alors qu'il est petit dans tous les sens du terme, capricieux, jaloux, menteur, magouilleur et lâche. Bref, l'homme idéal ! Ajoutez à cela qu'il a été marié cinq fois et a toujours été infidèle, que c'est un escroc mesquin et amoral et vous déciderez par vous-même si vous avez envie de suivre l'histoire de sa vie. McEwan a parfaitement réussi à décrire un homme sans aucune qualité sans le rendre caricatural. En cela, d'accord, c'est magistral ! Ceci étant, on peut admirer le talent de l'écrivain sans apprécier son livre au même niveau. Et c'est ce qui m'arrive. Je ne parviens pas à m'intéresser à l'existence de Beard.
Le livre aborde beaucoup de sujets de fond (l'écologie, la morale, le rôle des médias, le plagia, les milieux scientifiques et universitaires, la bureaucratie et j'en passe) sans jamais creuser : on reste un peu sur sa faim, comme pour son survol des personnages secondaires qui passent sans laisser vraiment leur empreinte, comme s'ils étaient entrés dans le roman juste pour permettre à McEwan d'amener son héro au bout de son expérience. Pour plus de critiques, vous pouvez aller voir ici.
En conclusion, je ne vous déconseille pas formellement Solaire mais n'en faites pas une priorité, à moins d'être un(e) inconditionnel(le) de Ian McEwan ! Sans compter qu'il n'est pas donné : plus de 20€ ;o) A vous de voir...
A très bientôt sur Les Arts d'Alexe !
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